Edvard Munch à la vie, à l’amour et à la mort…

L’art de Munch (1863-1944) est un art de l’esprit qui opère une distorsion du visible par l’effet puissant des sensations intimes.

Alors que la création artistique est encore modelée par l’impact de l’impressionnisme, un artiste norvégien invente une écriture singulière qui heurte et fascine aussi ses contemporains. Son oeuvre qui apparait en Europe à la fin du XIXe siècle porte en elle les acquis de ses prédécesseurs dont il connait la puissance.

Mais ni symboliste, ni post impressioniste, ni réaliste ne sont des mots qui peuvent s’appliquer à sa démarche singulière façonnée par l’exploration de lui-même et aussi par les poètes écrivains et savant de son temps dont il goûte les découvertes.

Edvard Munch, Couples s’embrassant dans un parc (Frise Linde), 1904. Huile sur toile, (91 × 170,5 cm). Oslo,Munchmuseet

Chacun connait de ce grand artiste Edvard Munch ” Le cri ” dont la résonance est immense et résume pour beaucoup son apport. Pourtant, il est important à propos de ce créateur majeur, reconnu très tôt comme tel par ses pairs, de bien comprendre les enjeux philosophiques de sa recherche : la vérité intérieure au détriment des artifices de la beauté conventionnelle. Le réalisme des sentiment et des mouvements de la psyché plutôt que celui de la nature ou de l’espace social.

Et une réflexion parfois tragique, parfois cosmique sur l’énigme du destin et ses cycles interminables de naissance d’amour, de maladie, de mort de régénéremssence aussi… L’art de Munch est un art de l’esprit qui opère une distorsion du visible par l’effet puissant des sensations intimes. Les paysages, les êtres, les couleurs sont modifiés par l’œil intérieur, dont la sensibilité modifiée par l’état d’âme, les circonstances, l’inquiétude, l’angoisse ou le malheur tout simplement …

Edvard Munch, Mélancolie1894-1896. Huile sur toile, 81×101 cm. Bergen, KODE Art Museums and Composer Homes.

Cette recherche intime et absolue, Munch voulut l’exprimer en combinant ses tableaux afin de construire un récit qui serait celui d’un théâtre de la vie permettant par la répétition des thèmes de les approfondir et de les renouveler afin de parvenir à ce qu’il l’appelle lui-même : l’invention de la frise de la vie.

Edvard Munch, Métabolisme. La vie et la mort, 1898-1899. Huile sur toile(172,5×142cm) Oslo, Munchmuseet