Un an après l’échec de son invasion à grande échelle, Moscou a rassemblé 320 000 soldats dans la région orientale du Donbass pour submerger les défenses ukrainiennes. Dans l’attente du déploiement des nouvelles armes occidentales,
les forces de Kiev peinent à tenir leurs lignes avec leurs équipements obsolètes.Au son des tirs d’artillerie, une unité ukrainienne creuse, à l’aide de machines de chantier, de nouvelles tranchées à quelques kilomètres de la ville orientale
de Bakhmout. Les forces de Moscou y ont progressivement gagné du terrain grâce à des attaques frontales quasi suicidaires, dignes de la Première Guerre mondiale, soutenues par des mercenaires de Wagner bien équipés.
Alors que l’étau russe se resserre sur Bakhmout, désormais proche de l’encerclement, les forces ukrainiennes ajoutent de nouvelles lignes défensives sur lesquelles se replier.”Cette ligne est fortifiée au cas où Bakhmout tomberait”, explique un
soldat prénommé Igor à depuis le sommet d’une colline. L’objectif de l’Ukraine : s’assurer que la chute de cette ville ne se transforme pas en une percée pour les forces russes.”Nous sommes prêts à payer le prix pour gagner”, affirme Igor,
faisant allusion au grand nombre de soldats ukrainiens déjà tombés au combat, “mais la victoire est maintenant entre les mains de nos alliés qui doivent nous fournir de meilleures armes”.Ce mantra, nous l’avons entendu de la part de la
quasi-totalité des soldats lors de nos visites de zones sensibles de la ligne de front, dans le Donbass. Et la demande d’armes occidentales supplémentaires se fait de plus en plus pressante à mesure que la Russie avance.Les blindés
occidentaux ne devant pas arriver avant la fin du printemps ou l’été, les forces de Kiev n’ont d’autre choix que de se défendre avec leur matériel de l’ère soviétique.Plusieurs chars vieillissants T-64, T-72 et T-80 sont éparpillés dans une forêt de pins à une vingtaine de kilomètres des lignes russes.
Sur leur blindage, le numéro accolé à la lettre “T” donne une idée approximative de la date de mise en service des premiers modèles. Les membres d’équipage que nous avons rencontrés n’étaient même pas nés à cette époque.