Ultrariches et super fêtes : une sociologie de l’ostentation

De New York à Miami en passant par Saint-Tropez, les boîtes de nuit les plus chics sont le théâtre de commerces économique et sociaux complexes, impliquant toujours le corps des femmes et l’argent des hommes. La sociologue Ashley Mears a mené l’enquête.

Avec
Ashley Mears sociologue, ethnographe, et ancienne mannequin américaine. Elle est Professeure au département de sociologie et au programme d’études sur les femmes, le genre et la sexualité de l’Université de Boston.
Jérémie Lefebvre Ecrivain et auteur-compositeur

Lorsque l’ancien journaliste Robert Park dirigeait le département de sociologie de l’Université de Chicago, il avait alors pour principe pédagogique de dispatcher ses étudiants sur différents terrains de la ville exactement comme il le faisait auparavant avec ses reporters lorsqu’il était rédacteur en chef de divers journaux américains.

C’est ainsi qu’en 1925, le jeune Paul Cressey entamait une enquête qui allait donner l’une des monographies classiques de l’école de Chicago : The Taxi-Dance Hall. A Sociological Study in Commercialized Recreation and City Life. Près d’un siècle plus tard c’est dans cette magnifique tradition de Chicago que s’est inscrite une jeune sociologue américain, Ashley Mears,

en décidant d’enquêter sur le monde des boîtes de nuit les plus select, de celles et ceux qui les peuplent et surtout de l’extraordinaire travail travail requis pour produire ces nuits étranges où le commerce des corps et des statuts se déploie à travers de multiples interactions.

Elle est cette semaine l’invitée de La Suite dans les Idées. En seconde partie, elle est rejointe par l’écrivain Jérémie Lefebvre, dont le livre à paraître en octobre sonde également ces univers du luxe, du speed, en quête de volupté.